Dans l’intimité de l’intimidé

Dans l’intimité de l’intimidé

Anxieux, je longe les murs
Espérant disparaître dans ses fissures
Peut-être ne me verras-tu pas si j’arrête de respirer…
Peut-être devrais-je cesser
De retenir mon souffle
Et me laisser couler dans un gouffre

Cette journée sera-t-elle aussi douleur
Comme toutes celles qui ont précédé
Depuis que tu as fait de moi ton souffre douleur
Je vis dans cette constante terreur
Que s’abatte sur moi toute la puissance de ta rancœur
J’en suis venu à croire que je l’ai cherché

Je sais pourtant que non
Je suis trop insignifiant
Pour avoir suscité autant
De monstrueuse haine
Ce qui multiplie ma peine
Je sais pourtant que non…

Mes traits disgracieux que me renvoie
Le reflet de mon miroir
Me confirme mon insignifiance
La laideur de ta violence
Accentue la honte de moi
Remplit mes interminables jours de profond désespoir

À quoi bon exister
C’est pour souffrir que j’ai été créé ?
Parce que je suis différent
Je mérite ce tourment ?
J’ai même essayé de changer
Mais tu t’es encore plus acharné

J’ai même essayé de m’aimer
Mais ton mépris m’a contaminé
Je me suis détesté
Je longe maintenant le noir
Aspirant au soir
Où j’aurai l’audace de sauter

*Dédicace à cette fleur qui s’est enlevé la vie parce qu’elle n’en pouvait plus de se faire intimider.

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